Le sentiment de sécurité
La colonne de notre évolution
Marie Agnes
5/29/20254 min read


" Le sentiment de sécurité : la colonne de notre évolution"
✨Le sentiment de sécurité est l’un des fondements invisibles de notre équilibre. Ce n’est pas une idée, ni une sensation passagère : c’est un principe, une matrice, une ressource intérieure sur laquelle tout peut s’appuyer. Lorsqu’il est présent, tout notre être peut se déposer. Nos émotions circulent, nos pensées respirent, notre énergie se détend. C’est depuis ce socle que l’on ose grandir, aimer, créer, s’exposer, choisir, être en lien.
🌿Ce sentiment ne naît pas seul. Il se construit dès les premiers instants, dans le lien à l’autre, dans la qualité des présences autour de nous. Dans un regard, le toucher d'un parent, l'odeur rassurante de la maison, les interactions plus subtils qui nous entourent.
🗝C’est un tissage subtil entre le corps et la psyché, une sensation que "je peux exister ici, je peux être accueilli tel que je suis, je peux me détendre sans danger." Quand ce tissage est solide, la vie s’ancre en nous de façon fluide. Mais lorsqu’il est fragile ou absent, des stratégies profondes se mettent en place.
⭐Les blessures de sécurité — qu’elles soient issues d’un manque de présence, d’amour incohérent, d’instabilité, ou même de violences invisibles — créent des failles énergétiques. Le corps entre alors en mode de survie : vigilance constante, contrôle, besoin de tout anticiper, difficulté à faire confiance, à lâcher prise. Ce mode devient un système de protection inconscient, souvent confondu avec une manière d’être. Mais il enferme. Il use. Il empêche la véritable expansion.
🍃 Ce dérèglement ne vient pas toujours de notre seule histoire. Il peut être hérité. Certaines lignées ont connu l’exil, la guerre, la peur de manquer, la trahison, la dévalorisation... Ces mémoires transgénérationnelles s’impriment dans le champ énergétique familial. Elles peuvent être transmises comme un silence dans les cellules, une tension dans le cœur, une alerte permanente dans le système nerveux. On porte alors des charges émotionnelles et des réponses de survie qui ne nous appartiennent pas vraiment.
☀️Il est possible de restaurer ce sentiment fondamental. De reconstruire cette colonne intérieure. Cela demande parfois de revisiter des liens anciens, de libérer des charges figées dans le corps, d’apaiser des mémoires profondes, ou de réconcilier certaines parts oubliées de soi. Le travail énergétique vient ici soutenir la psyché, en ramenant de la stabilité, du souffle, de la présence dans les zones perturbées. Il aide à redonner une forme à ce qui s’était effondré.
⭐ Une base nouvelle peut émerger. Une solidité douce, vivante. Une sensation d’avoir un lieu intérieur où se poser. De pouvoir faire face sans se crisper. De pouvoir aimer sans se perdre. De pouvoir choisir sans fuir. Cette sécurité-là ne dépend plus de l’extérieur. Elle devient une fréquence intérieure, un axe stable autour duquel tout peut s’organiser autrement.
Quand le sentiment de sécurité n’a pas pu s’enraciner dans les premières expériences de vie, c’est un autre mécanisme qui prend le relais : celui de la survie. À défaut de se sentir en sécurité dans le monde, dans le lien, dans son propre corps, l’être développe des stratégies d’adaptation qui marquent profondément son énergie, son psychisme et sa façon d’être au monde. Pour mieux comprendre ce qui se joue à ces endroits invisibles mais fondamentaux, il est essentiel de plonger dans ce qu’on appelle le mode survie.
Quand le corps devient château fort et que l’âme s’endort derrière les remparts…
Le mode survie n’est pas une faiblesse, c’est une réponse intelligente. C’est l’élan de vie qui se contracte pour rester vivant, quoi qu’il en coûte. Lorsqu’un événement, une relation, une absence de sécurité ou un contexte familial vient heurter notre besoin fondamental de sécurité, quelque chose en nous s’ajuste. Cela ne se fait pas avec des mots, ni avec conscience. Cela se fait avec les nerfs, avec les tissus du corps, avec le champ énergétique.
Le système nerveux s’habitue à rester en alerte, les tensions deviennent familières, l’énergie cesse de circuler librement. Le corps devient comme un château fort, prêt à défendre, à fuir ou à se figer, mais rarement à s’ouvrir. Le souffle devient plus court, la vitalité s’épuise à force de vigilance. Dans la psyché, des mécanismes de protection s’installent : le contrôle, l’hyper-adaptation, l’évitement, la déconnexion émotionnelle… et un personnage se forme.
On pourrait l’imaginer comme un petit chevalier d’un conte ancien, armé d’une épée brillante, d’une armure trop grande et d’un courage forgé dans la solitude. Il fait tout pour tenir debout, pour être à la hauteur, pour ne pas montrer sa peur ou sa fatigue. Il devient le gardien du royaume intérieur, mais à force de se battre ou de se figer, il oublie pourquoi il était là. Il oublie même qu’il existe une forêt, une rivière, un feu, un chant.
Ce personnage est utile. Il a protégé l’enfant, l’adolescent, l’adulte blessé. Mais il n’est pas nous. Il est une forme que l’on habite par nécessité, mais qui nous épuise quand elle devient permanente. Car vivre en mode survie, c’est comme respirer à moitié : on vit, mais on ne s’incarne pas pleinement.
Sur le plan énergétique, cela se traduit par une circulation bloquée, des déséquilibres entre les pôles, une fatigue sourde, une dissociation parfois. Le lien au corps devient flou ou douloureux. La créativité s’étiole. Les liens deviennent stratégiques plutôt qu’authentiques. On attire ou rejette inconsciemment ce qui rappelle nos anciens manques, nos peurs non digérées. L’identité se fige.
Mais le château n’est pas une prison. Il suffit parfois d’une fissure, d’une rencontre, d’un espace sécurisant pour que le souffle revienne, pour que le chevalier pose l’armure. Pour que l’on entende à nouveau l’enfant, ou la femme sauvage, ou l’homme poète, ou l’âme joyeuse qu’on avait reléguée dans les oubliettes du royaume.
Reconstruire le principe de sécurité, c’est offrir à notre système une nouvelle base. C’est restaurer la confiance dans le lien, dans le corps, dans le monde. C’est réouvrir les portes. Cela prend du temps, de la douceur, et souvent un accompagnement. Mais cette reconstruction permet de ne plus survivre… pour enfin vivre. Pleinement. Incarné·e. Présent·e. Relié·e.